Même si je trouvais le sujet particulièrement intéressant, j’hésitais depuis longtemps à publier un article dessus. Je craignais que le thème, pas des plus sexy, n’en refroidisse plus d’une. Je renâclais en constatant que celui-ci ne pourrait concerner qu’une partie de mon lectorat. Mais, le documentaire diffusé le 25 avril sur France 5 et l’intérêt qu’il a suscité, m’ont finalement convaincue qu’il n’y a pas de mauvais sujet quand il s’agit de santé.
Donc je me lance pour parler de ce sujet particulièrement féminin et souvent tabou. Les garçons vous y trouverez peut être de l’intérêt pour informer votre femme, copine, sœur, mère… Ou simplement pour mieux comprendre certaines questions qui se posent à elles.
Vous l’aurez compris, je vais vous parler des règles, des tampons et de leur solution de remplacement : la coupe menstruelle !
Un documentaire préoccupant
C’est effrayant. Malgré toutes nos inquiétudes à propos des pesticides dans notre alimentation, du paraben dans nos cosmétiques, du bisphénol dans nos bouteilles plastiques, etc., personne ne s’était jamais trop préoccupé de l’innocuité de nos tampons. En vérité, jusqu’à maintenant il n’existait aucune étude d’impact sur cet objet du quotidien ! Pourtant il y a de quoi se préoccuper, c’est ce que démontre le documentaire d’Audrey Gloagen.
Personnellement cela ne m’a pas beaucoup surprise. En effet, quand on regarde un tampon, on constate assez facilement qu’il est composé de fibres blanches comme neige. Et lorsqu’on connait la quantité de produits chimiques qui doivent être utilisés pour transformer et blanchir des fibres (naturelles ou pas), on peut, sans connaissance scientifiques particulières, se douter qu’ils renferment quelque chose de pas net du tout.
Si vous n’avez pas vu le documentaire d’Audrey Gloagen « Tampon, notre ennemi intime » voici un résumé des faits exposés.
Les tampons présentent deux soucis majeurs pour notre santé :
- Le syndrome de choc toxique. C’est une infection rare, mais qui peut avoir des conséquences très graves (décès, amputation, infertilité). Elle est provoquée par la bactérie du staphylocoque doré qui, souvent présente dans notre corps sans conséquences particulières, dans ce cas s’activerait en dégageant une substance toxique pour nos organes. Il y a eu 17 cas recensés en France en 2016.
- En outre, les tampons contiennent des substances reconnues cancérigènes telles les dioxines ou les phtalates. C’est particulièrement inquiétant quand on sait que le peu d’études qui existent démontrent que notre vagin est une éponge à hormones et autres substances et que donc via les tampons on peut accumuler au cours de notre vie une quantité non négligeable de toxines et éléments cancérigènes.
Contre analyse
J’aimerais relativiser les informations fournies dans le documentaire de Audrey Gloagen. En effet, les recherches que j’ai réalisées sur internet m’ont appris que le syndrome du choc toxique n’est pas directement lié aux tampons. Cette infection peut survenir dans d’autres cas comme par exemple une blessure mal désinfectée. Le documentaire de Audrey Gloagen me parait donc un peu alarmiste et anxiogène quand on sait que cette infection est ultra-rare et pas uniquement due au tampons.
Mais par contre c’est vrai, et on ne nous le dit pas assez, les tampons peuvent favoriser cette infection, surtout les plus absorbants. C’est pour cela qu’il est important de : a minima changer ses protections intimes toutes les 4 à 6 heures, de ne pas dormir avec, et d’éviter d’acheter les versions plus absorbantes qui sont plus risquées.
Par contre, la présence de substances indésirables dans les tampons me parait indiscutable. Malheureusement, comme beaucoup d’autres produits de notre quotidien, il n’existe pratiquement pas d’études qui pourront nous éclairer utilement quant aux véritables impacts sur notre santé. Néanmoins la nocivité des tampons parait aussi crédible que celle des aliments industriels bourrés de pesticides. J’en déduit donc que rien ne sert de manger bio pour se protéger des polluants si en parallèle on continue à utiliser des tampons.
Ajoutons à ce réquisitoire contre le tampon l’argument écologique : ils sont très polluants. Ce sont des éléments jetables qui représentent (tampons + serviettes) au cours de notre vie 100 à 150 kg de déchets.
Ce qui nous amène à ma solution alternative et de bon sens : la coupe menstruelle !
La solution : la coupe menstruelle
Personnellement cela fait 1 an et demi que j’y suis convertie et, comme la majorité des filles qui ont essayé, je ne m’en passerais plus ! Je n’imagine même plus la possibilité d’acheter une boite de tampons ou de serviettes tellement la coupe menstruelle a révolutionné ma gestion de cette question féminine.
Pour celles qui ne savent pas ce que c’est, une coupe menstruelle (ou cup pour les intimes) c’est une petite coupe en silicone (ou latex pour les allergiques au silicone) qui s’insère au même endroit que le tampon pour récupérer vos flux menstruels. Elle est donc réutilisable et il faut la retirer pour la vider régulièrement (max toutes les 12h). Elle existe en réalité depuis les années 1930 mais n’a trouvé un véritable essor que ces 10 dernières années (parallèlement à un intérêt croissant pour les solutions écologiques protégeant notre santé peut-être ?)
Pour comprendre un peu mieux de quoi il s’agit vous pouvez regarder cette pub, au goût contestable, mais amusante tout de même….
Avantages de la coupe menstruelle
- Pas de substances nocives comme dioxines ou phtalates. Le silicone/latex sont de qualité chirurgicale
- Meilleur pour vos muqueuses : à l’inverse des tampons elle n’assèche pas les muqueuses et préserve la flore vaginale. Ce qui permet au corps de mieux se battre contre les mycoses ou infections urinaires…
- Economique : wikipedia publie un rapide calcul, a raison de 15 euros en moyenne la cup d’une durée de vie de 5 à 10 ans, et 4 euros en moyenne pour une boite de tampons, vous réalisez une économie d’environ 2 200 euros au cours de votre vie…
- Ecologique : il n’y a pas photo 100 kg de déchets remplacés par 3 ou 4 cups de 100 g…
- Confortable : tout le monde n’est pas d’accord sur cet argument. Mais la plus part des utilisatrices la trouvent beaucoup plus agréable à porter qu’un tampon
- Pratique : 12h d’utilisation CQFD
- Hygiénique : avec ses 12h d’utilisation on peut la changer sous la douche, ce qui me parait beaucoup plus propre. Et puis il n’y a pas de petit cordon qui traine pouvant absorber tout ce qui se présente à lui (de l’eau de la piscine à d’autres liquides que je ne préciserai pas)
Inconvénients de la coupe menstruelle
Personnellement je n’en ai pas trouvé mais d’après les commentaires sur internet, certaines y trouvent divers inconvénients comme l’application un peu difficile au début (il faut prendre le coup de main), l’inconfort, la vue du sang… Donc ce sera une question de gout personnel. Heureusement nous ne sommes pas toutes identiques donc nous n’aimerons pas toutes la coupe menstruelle. Mais tout de même, une grande majorité des femmes qui essayent l’adoptent immédiatement et ne s’en séparent plus. Donc si vous n’avez jamais essayé, c’est peut être l’occasion ?
Bonjour Aude,
Je suis une fois de plus étonnée de constater que ce genre de sujet qualifié de « pas sexy » – et pourtant, des plus naturels – puisse encore créer une hésitation chez un auteur/bloggeur quant à sa publication. Ce sont aussi toutes ces hesitations et questionnements qui contribuent à rendre ce type de sujet systématiquement tabou alors qu’il est aussi là pour informer, sensibiliser et conscientiser toutes jeunes filles et femmes. Je remarque donc qu’ici aussi les règles sont un sujet « difficile » et qu’il est plutôt normal de se plier à ce triste conformisme qui est celui de ne pas « trop » en parler. J’en suis navrée.
Article qui résume le documentaire dans les très grandes lignes et qui peut s’avérer utile pour celles et ceux qui l’auraient zappé. On gagne tous à se conscientiser, à se sensibiliser. Ce qu’on décide d’en faire par la suite n’appartient qu’à nous. Mais au moins, on sait… ; )
Le documentaire souligne également le niveau élevé et omniprésent du tabou qu’il y a autour des règles et montre qu’il est présent dès le spot publicitaire pour la vente de tampons et autres produits d’hygiène intime. Quelle société de gros coincés quand j’y pense en fait… : -/
Quant à moi, essai n°1 de la cup le mois dernier. Nouvelle habitude immédiatement adoptée ! : -D
Maud
P.S. Tu l’auras compris, Aude, ce ne sont pas ces types de sujets qui pourraient me refroidir. Par contre, les « tu est » me glacent sur place. ; )
Bonjour Maud, justement le fait que j’ai publié cet article montre que ce sujet n’est pas tabou sur mon blog, tu ne crois pas ? 😉
Et parler de mes hésitations ne me parait pas problématique pour la cause, au contraire …. Il s’agit juste de sincérité.